L'avenir du Haricot

Publié le par White

 

           Faire du haricot une plante d’avenir, écologique

Le 4 décembre 2007

«Je travaille sur l’amélioration des performances du haricot commun
lorsqu’il est cultivé dans des sols peu fertiles.
Cela paraît anecdotique, vu d’Europe du Nord.
Mais le haricot est la première source de protéines végétales pour
l’alimentation humaine mondiale, en particulier là où ils sont un substitut à
 la viande chère ou rare.
En Amérique latine, en Méditerranée, en Asie, les haricots et d’autres
légumineuses à graine font partie de l’alimentation de base.

 Or ces végétaux de la famille des légumineuses, qui sont si riches en protéines,
possèdent la capacité unique d’acquérir l’azote nécessaire
à leur croissance non seulement de la terre, mais également de l’air.

Les légumineuses peuvent donc avoir de bons rendements sur des sols
pauvres sans engrais azotés, à la différence des autres plantes.
De plus, elles enrichissent le sol en azote lorsque leurs feuilles y sont
enfouies, après la récolte des grains.
Cette propriété, les légumineuses la doivent à leur vie en symbiose avec
des bactéries du sol appelées communément rhizobia.
Ces bactéries entrent dans leurs racines où elles induisent la formation
de nodules.
Là, elles transforment l’azote atmosphérique en ammoniac que la plante
utilise pour fabriquer ses protéines.

Malheureusement, l’efficacité de cette symbiose est aujourd’hui menacée
par des perturbations environnementales : dans les zones semi-arides
du pourtour méditerranéen, qui connaissent des sécheresses récurrentes,
 l’irrigation provoque une accumulation de sels minéraux dans les sols.
Dans les zones tropicales, la terre s’acidifie. Dans ces sols salés ou acides,
 les nodules fonctionnent mal.

Je cherche donc, avec mon équipe, à découvrir des couples
bactérie-haricot qui travaillent de façon optimale dans des sols
ainsi perturbés.

Pour cela, on tente notamment d’identifier les gènes des haricots
qui permettent aux nodules de mieux résister au choc salin ou à l’acidité.
L’objectif, ensuite, est d’aider les agriculteurs à sélectionner des haricots
dotés de ces gènes favorables.
 Quand aux bactéries qui s’avéreront être les meilleures partenaires dans ces conditions,
on pourra vérifier qu’elles sont bien présentes dans les sols.
 Sinon, elles peuvent être livrées avec les graines.

Nous travaillons avec des agriculteurs dans tout le bassin méditerranéen,
ainsi qu’en France, en agriculture biologique ou raisonnée.

Le haricot, qui est déjà un végétal très «écolo», évoluera ainsi vers le
mode encore plus économe qu’imposera l’agriculture de demain.
 Il a été domestiqué il y a 8 000 ans.
Il est bien placé pour être une plante d’avenir.»

CORINNE BENSIMON  4 déc 2007 Jean-Jacques Drevon, agronome à l’Inra, à Montpellier Libération.fr Texte Intégral




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